Le mouvement baroque - Coup de pouce

Le mot "baroque" tire son origine du portugais barocco, mot servant à désigner une perle de forme irrégulière. Toute l'identité du genre baroque est ainsi déjà contenue dans son étymologie : il s'agira de désigner quelque chose de beau, de joli, de précieux, mais également nanti d'une certaine bizarrerie et d'une certaine irrégularité.

Le mot "baroque" renverra par la suite à un style cherchant à s'éloigner des règles de la Renaissance classique et concernera différents domaines artistiques, de la musique à l'architecture en passant par la peinture. Historiquement, le baroque trouve son origine en Italie et s'étend du milieu du XVI^e siècle jusqu'au début du XVIII^e, pour ses évolutions les plus tardives.

En matière de littérature, le baroque se manifeste dans tous les genres même s'il est particulièrement représenté par la poésie et le théâtre. Ses principaux représentants en poésie sont des écrivains comme Théophile de Viau, Saint-Amant ou Agrippa d'Aubigné. Les thèmes privilégiés du courant baroque sont la religion, la mort, mais aussi le caractère illusoire du monde et de l'existence. Formellement, les artistes baroques privilégient tout particulièrement les métaphores, allégories et hyperboles dans des textes à l'esthétique clinquante, singulière et ostentatoire. Le théâtre baroque, quant à lui, est le lieu des faux-semblants par excellence. Le théâtre baroque s'empare tout particulièrement du motif de l'illusion, par le biais d’intrigues changeantes et complexes ou de divers travestissements des personnages, pour en faire une métaphore de l'existence. Parmi ses principaux représentants, on pourra évoquer Jean de Rotrou (Venceslas), Pierre Corneille (L'Illusion comique) ou le dramaturge espagnol Calderón (La Vie est un songe). Les romans baroques, enfin, privilégient également des intrigues et narrations complexes ; ce sont principalement des romans d'aventures ou pastoraux où le merveilleux et les rebondissements foisonnent, à l'instar des Aventures de Télémaque (1699) de François Fénelon par exemple.